Le temps de la pandémie nous a amenées à repenser notre vie et notre manière d’agir envers la maison commune. Les deux années 2020 et 2021 ont été marquées par des situations très douloureuses qui accablent le monde entier, mais cette triste réalité nous a amenées à prendre davantage conscience du lien intime qui existe entre la vie humaine, la nature et la planète terre.
Lorsque nous regardons le Père de Montfort parcourir la France, marchant à travers champs et paysages verdoyants en contemplant la nature, et que nous nous regardons nous-mêmes en femmes de foi, tirant notre inspiration de l’héritage spirituel de notre fondateur, nous rendons grâces à Dieu notre Père pour le don de la Foi, pour le don de la Terre, de l’Eau, de l’Air et de tous les êtres vivants comme signes de sa présence et nous accueillons la création comme la première Bible qui nous révèle les traces de la Sagesse Créatrice.
Nous avons uni nos voix aux cris prophétiques de nombreuses organisations qui se sont créées en faveur de la vie de la planète ; leur clameur s’élève face aux puissances étatiques, aux multinationales et aux transnationales, qui restent sourdes devant les dommages imminents menaçant la terre et continuent à exploiter sans relâche les ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables. Des organisations telles que CEAMA, REPAM, le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat, toutes les commissions JPIC des Conférences de Religieux d’Amérique Latine et des Congrégations, la CLAR, la CARITAS et bien d’autres qui se font entendre devant les États sont une voix d’espérance au milieu de ces carrefours.
Les études scientifiques sur les causes des problématiques de la planète et tous les événements catastrophiques du XXIe siècle mettent en évidence de façon claire et saisissante que nous sommes entrés dans un moment crucial de son histoire. Le réveil de l’humanité face aux dommages environnementaux a été très lent et les actions pour enrayer leur impact sont trop faibles. Que voyons-nous ? la Terre agressée en permanence, des eaux empoisonnées, des rivières devenues les égouts des villes et des usines, de l’air contaminé par une énorme pollution, des forêts comme celle de notre chère Amazonie détruites et de nombreuses espèces d’êtres vivants en voie de disparition.
En juin et juillet, les températures ont atteint des niveaux effrayants dans certaines régions du Canada et des États-Unis, affectant les espèces terrestres et marines et même la vie humaine ; on a vu en outre des pluies torrentielles qui ont généré des inondations et des morts dans différents pays d’Europe, ainsi que des ouragans et des tornades dans de nombreuses régions des Antilles, d’Amérique du Nord et d’Amérique Centrale. Tous ces phénomènes laissent dans leur sillage migrations massives, pauvreté, faim et une chaîne de violence sans fin.
La religion du dieu argent et le culte du marché continuent à régner. Aujourd’hui plus que jamais, le monde est divisé entre ceux qui détiennent le pouvoir économique et la grande majorité appauvrie. L’autre virus qui attaque l’humanité, c’est la faim et nous le voyons ici, dans les quartiers périphériques de nos villes : nous connaissons des visages concrets d’enfants qui grandissent dans des conditions de pauvreté inhumaine. Et que dire de l’injustice institutionnalisée et de la violence sans fin ? En Colombie, de nombreux dirigeants et dirigeantes dans le domaine de l’environnement ont été assassinés et des paysans sont massacrés en permanence ; certains auteurs appellent cette réalité mondiale « crise spirituelle » et échec de la « civilisation humaine ».
L’encyclique LAUDATO SI’ nous pousse à une conversion écologique, à être multiplicateurs de la Culture du Soin, à éliminer la culture du déchet qui règne dans nos milieux, à renforcer la culture de la vie et à combattre la culture de la mort prématurée.
Dans sa lettre sur la Fraternité et l’Amitié Sociale, le pape François invite toute l’humanité à :
« Rêver en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères et sœurs. » (Fratelli Tutti, 8)
Commission JPIC
Province de Colombie
