Les chroniques de Sœur Florence (1750-1761)
Le manuscrit original a disparu ; une version imprimée, publiée dans une édition commentée par le Centre international montfortain en 1967 sous le titre de Chroniques primitives de Saint-Laurent-sur-Sèvre est consultable en ligne dans une version océrisée ( FDLS FA 1000).
Les chroniques de Sœur Agathange, chroniqueuse « officielle » de la Congrégation
Caroline Nogues, en religion Sœur Agathange, est née à Lorient le 5 septembre 1791.
Title page of the 2nd volume of the chronicles of Sister Agathange (FDLS FA 2)
Elle passe trois ans au service de la prison du Mont Saint-Michel, puis devient successivement seconde maîtresse au noviciat à Saint-Laurent-sur-Sèvre (1821-1831), supérieure de l’hôpital de Pontorson (1832-1839), première maîtresse des novices à Saint-Laurent-sur-Sèvre (1839-1848), enfin, supérieure de la maison d’éducation de Rennes (1848-1851). De retour à Saint-Laurent en 1851, elle se voit confier la tâche d’écrire les chroniques de la Congrégation ; elle poursuit son travail jusqu’à la veille de son décès en 1873 (dossier personnel conservé sous la cote FDLS J 3-1).
Ses chroniques en 12 volumes manuscrits ont été numérisées ( FDLS FA 1-FA 12). Elles couvrent l’histoire de la Congrégation « depuis l’année 1701, époque de la fondation, jusqu’à nos jours (31 décembre 1866) ».
Chroniques et Révolution, une histoire recomposée
Les chroniques de Sœur Agathange sont particulièrement utiles pour trouver des renseignements sur l’action des Filles de la Sagesse sous l’Ancien Régime et pendant la période révolutionnaire, peu de documents originaux de ces époques étant conservés. Les recherches de Sœur Agathange regorgent d’anecdotes qui redonnent vie au quotidien des sœurs durant les heures difficiles de la Révolution.
Ainsi, des années 1790 à 1800, la communauté de Brest devient-elle le refuge et le « chef-lieu » de la Congrégation. Desservant déjà l’hôpital de Brest depuis 1777, les religieuses gèrent les fournitures de l’hôpital de la Marine à partir de 1784. Le 23 octobre 1789, elles « acceptent » également de se charger des soins et des remèdes.
Pourtant, dès 1790, ces dernières subissent les premières persécutions liées à la Révolution et à l’opposition de la population : fouilles de leurs appartements, incendies volontaires, etc. Les pharmaciens de la ville les accusent de ne pas disposer des qualités requises pour exercer leur profession et « quelques individus de Brest » réclament le gouvernement de l’hôpital ( FDLS FA 2,vol. 2, p. 623-658). Les religieuses se révèlent toutefois irremplaçables et peuvent se maintenir ; elles iront même jusqu’à cacher le père Duchesne, Supérieur général des Montfortains, contraint de se travestir en portant leur costume et plusieurs noms d’emprunt (Sœur Saint-Lazare puis, Sœur Saint-Méen).
Consentant à dissimuler leurs insignes religieux et à changer de costume (17 septembre 1792), elles refusent de prêter serment puisque la loi ne les y contraint pas (FDLS FA 2, vol. 2, p. 694). En 1794, le Comité révolutionnaire s’installe dans l’hôpital de Brest et les condamnés à mort sont menés au supplice dans la charrette qu’elles utilisent pour l’hôpital (FDLS FA 2, vol. 2, p. 806).
Ces quelques faits marquants montrent tout l’intérêt des chroniques qui sont des sources précieuses pour témoigner des relations développées entre les supérieurs de la Congrégation et les autorités civiles ou religieuses.
Proches des instances de la Congrégation, Sœur Florence et Sœur Agathange ont été des témoins privilégiés de son évolution. Elles laissent une source incontournable pour retracer l’histoire de l’institut.
D’autres sœurs, restées anonymes ont poursuivi leur tâche.
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