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08/12/2020

Conversation avec Marie-Louise de Jésus

Tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise à la maison longue

Sr Louise Madore Fille de la Sagesse

Bonjour, Mère Marie-Louise. Au début de la journée, j’aime me mettre sous votre regard plein de tendresse et venir tout simplement m’adresser à vous et vous partager ce qui habite mon cœur. Aujourd’hui, j’aimerais vous laisser la parole pour que vous me partagiez à votre tour ce qui vous a le plus touchée des diverses célébrations ou rencontres qui ont marqué cette année du tricentenaire de votre arrivée à St-Laurent-sur-Sèvre.

Ma chère fille, j’aime toujours ces moments d’échange que j’ai avec une de mes filles mais aussi avec certains amis laïcs qui se confient eux aussi à moi.

Il m’est difficile de partager sur tout ce qui s’est vécu à St-Laurent ou ailleurs dans les divers pays en cette année du tricentenaire. J’avoue que je fus particulièrement très touchée par le désir et l’engagement de mes filles, mais aussi de toute la famille montfortaine et amis laïcs, à vivre cette année comme une occasion d’approfondir ce chemin spirituel Sagesse auquel je fus initiée par le Père de Montfort et qui a donné sens à toute ma vie. Cet itinéraire spirituel qui m’a conduit à me livrer entièrement à l’Amour de la Sagesse pour me laisser transformer quotidiennement afin de vivre chaque action avec amour et par amour. Ce même chemin spirituel qui est un don offert à toute l’Eglise et de façon particulière à vous et à toute personne désireuse de vivre selon la spiritualité montfortaine.

 Je vous partage également, que c’est avec une certaine émotion que je vous regardais vous mes filles et d’autres pèlerins, venir vous recueillir et faire mémoire dans le lieu même de mon arrivée à St-Laurent. Cette Maison Longue est demeurée toujours aussi dépouillée. Oui, c’était un geste audacieux, même de folie que seule la divine Providence et la certitude d’accomplir la volonté de Dieu m’ont poussée à exécuter avec mes compagnes. Nous devions oser pour la Sagesse.

 De fait, ce premier lieu, où j’ai habité avec ma première compagne Catherine et ensuite avec d’autres qui suivront, est toujours cher à mon cœur. Nous étions si heureuses de venir vivre et prier près du tombeau du Père de Montfort, de se mettre toujours au service des plus démunis de la population et enfin d’avoir un lieu pour former des jeunes femmes à la vie religieuse apostolique selon la spiritualité de notre fondateur.

 Vous savez, je garde une profonde gratitude envers plusieurs laïcs dont Mme de Bouillé et le Marquis de Magnanne et que dire de l’aide précieuse, autant matérielle que spirituelle, que m’ont apportée le frère René Joseau, le Père Jacques Le Vallois et d’autres missionnaires Montfortains. Toutes ces personnes m’ont permis ainsi qu’à mes sœurs à relever les défis de la faim, de la précarité et même du rejet.

Toute ma vie depuis ma rencontre avec le Père de Montfort, à l’hôpital général de Poitiers, à La Rochelle, à St-Laurent et dans toutes les fondations, j’ai toujours vu l’importance de collaborer avec les laïcs et le clergé sur les lieux. C’est un point encore important aujourd’hui pour vous mes filles. Même le Père de Montfort a toujours impliqué les laïcs dans l’organisation de ses missions et ses projets tel que le calvaire de Pontchâteau. C’est cela vivre le mystère de l’Incarnation : Vivre et collaborer pour rendre présent mon cher Jésus en ce monde.

 Vous comprenez alors pourquoi vous voir réunis ensemble, Frères de St-Gabriel, Missionnaires Montfortains et laïcs, pour collaborer et célébrer ensemble fut pour moi une source de grande joie ! Cela répond à ce désir de communion et de coopération missionnaire et spirituel que j’échange souvent avec le Père de Montfort et notre ami, le P. Gabriel Deshayes.

 Je fus surprise de voir combien les gens, et même certains membres de la famille montfortaine, ont découvert pourquoi à St-Laurent on retrouvait l’établissement des 3 Instituts montfortains. Cette année a permis à plusieurs de mieux comprendre l’histoire, l’importance des relations et surtout la main providentielle de Dieu dans l’arrivée et l’établissement des 3 Instituts dans ce petit bourg de St-Laurent-sur-Sèvre.

 Cette année 2020, je ne suis pas prête à l’oublier !  Vous avez été persévérantes… avec cet évènement bouleversant du Covid. Vous avez dû vivre avec l’incertitude au cœur en organisant tout, ne sachant pas si les projets et les célébrations auraient lieu! Il fallait s’en remettre à la Providence n’est-ce pas ? Le plus troublant, j’en suis certaine a été votre grande peine d’apprendre la situation douloureuse de vos sœurs d’Italie tout spécialement celle de San Remo. J’en fus très bouleversée et touchée aussi !

Avant de nous quitter, Mère Marie-Louise auriez- vous un message ou un souhait à me confier à la fin de notre rencontre pour clôturer cette année du Tricentenaire ?

 A la fin de cette année, vous toutes mes filles ainsi que tous les peuples, vous vivez un temps de grand bouleversement, de grande incertitude qui vous rend plus vulnérables et précaires. N’ayez crainte car la Sagesse de son amour traverse et pénètre tout ce que vous vivez et le transforme en germe de vie. Ne vous laissez pas emprisonner par la peur, elle est mauvaise conseillère. Au contraire soyez des femmes d’espérance, croyez en la Sagesse créatrice, soyez des femmes d’audace. L’important est de faire toutes vos actions avec Amour et par amour

Merci pour cette conversation Mère Marie-Louise et pour tous vos bons conseils. Au plaisir de se retrouver pour échanger à nouveau ensemble.

Vidéo – Marie Louise Trichet

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