25 mars : Annonciation du Seigneur

Marie, fille de son peuple, Anawin – pauvre de Yahvé – pleine d’espérance

Marie est une jeune fille qui vit en Galilée, une région de Palestine politiquement soumise à l’Empire romain. Depuis son enfance et son adolescence, elle a été témoin des révoltes, souvent sanglantes, des Zélotes et d’autres groupes indépendantistes cherchant à libérer son peuple. Comme beaucoup de jeunes de son village, elle attendait aussi la venue d’un Messie et d’un libérateur. Dans cette belle région de Galilée, Marie a également été le témoin et la participante de la miséricorde permanente de Yahvé, le Dieu de ses parents Anna et Joachim, et de ses ancêtres : Abraham, Isaac et Jacob.

Dans sa vie quotidienne, dans sa petite ville de Nazareth, elle contemple constamment les actions de Dieu en faveur des humbles et des simples. Ainsi, elle, ses parents et ses proches, fidèles au style de l’Anawin (le Repos de Yahvé), vivent avec la confiance que les promesses de Dieu s’accompliront, un Dieu qui inondera de paix véritable le cœur assoiffé d’eau vive.

Les pieds sur terre et les yeux au ciel

Chaque année, lors du Shabbat, la Pâque juive, les exploits et les promesses de Yahvé sont revécus, et ce désir d’un Dieu juste et miséricordieux grandit chez la jeune Marie. Bien qu’elle vive les pieds fermement ancrés sur terre, son regard est également très fixé sur le ciel. Sa contemplation continue et reconnaissante de Dieu est nourrie par la mémoire collective de son peuple, les Anawin, les pauvres de Yahvé, qui racontent les exploits passés de Dieu et qui apprennent à Marie à découvrir les Théophanies, la présence de Dieu dans sa vie quotidienne, dans les événements de chaque jour, dans ses rencontres avec les gens.

Joseph est l’une de ces personnes, un jeune homme juste et travailleur qui partage les mêmes idéaux et les mêmes désirs de Dieu, la même vision du Royaume.  Avec lui, qui sera le compagnon de sa vie, elle vivra des moments heureux et traversera aussi de dures épreuves.

La reconnaissance et l’acceptation d’un Messager du même Dieu

Et parce qu’elle est tellement habituée à contempler et à reconnaître les signes de Dieu dans sa vie, il n’est pas difficile pour Marie de reconnaître le Messager qui, un jour, vient la saluer et lui proposer quelque chose de grand.   « Je vous salue, Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Cependant, bien qu’elle reconnaisse l’Ange, elle est troublée, car elle ne comprend pas bien le sens de sa salutation. Le Messager de Dieu détaille alors son message-proposition : « Tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus… ».

Le but est de proposer à Marie d’être la mère de Jésus, le fils du Très-Haut… Marie pose à nouveau des questions, car si elle est très jeune, elle n’est pas naïve. Elle veut de la clarté et davantage d’informations pour pouvoir réfléchir. « Comment cela se passera-t-il car je suis vierge ? » Le Messager de Dieu lui clarifie les inquiétudes et les questions que Marie pose avec une grande lucidité. « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre.  C’est pourquoi le Saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu… ».

C’est ici, à ce moment crucial de l’histoire de Marie et de notre histoire, que se rejoignent les Désirs : le désir profond qui habite le cœur de Dieu – sauver l’humanité – et le désir profond qui habite le cœur de Marie – le salut de l’humanité, et pas n’importe quelle humanité, mais l’humanité blessée.

Moment charnière de l’histoire, de notre histoire…

C’est à ce moment précis que le temps s’arrête, que la respiration s’arrête et que les yeux de l’humanité se tournent vers l’attente et la tension de la réponse.

Que répondra Marie à Dieu ?   Une réponse attendue non seulement par toutes les générations passées, présentes et futures, mais aussi par toutes les créatures de l’Univers.

Marie, la jeune fiancée de Joseph, la fille de Joachim et d’Anne, la descendante du Repos de Yahvé, l’humble jeune femme, solidaire, proactive dans les situations de son peuple, joyeuse dans toutes les fêtes et célébrations communautaires de son peuple, sincère et honnête dans ses actions, se souvient de l’immense miséricorde de Dieu pour son peuple, et avec une profonde humilité et une gratitude affectueuse envers le Dieu de la vie et du Salut, elle dit :

« Qu’il me soit fait selon sa Parole » … Et le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous.

Et à chaque fois que nous mangeons le corps et buvons le sang du Christ, nous sommes aussi nourris par Marie, la Mère, celle qui fortifie, qui apaise, qui soutient.
Qu’est-ce que cela a signifié pour Marie de donner son OUI?
Que signifie pour nous le OUI de Marie ?
Que signifie pour nous le OUI que nous avons donné à Jésus, Sagesse éternelle et incarnée ?

Réflexion préparée par Sr Rosa Amelia Canicoba Liza

Delegation de María Luisa